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“ […] de la frontière ardennaise jusqu'à la Vendée. 800 km à pied en suivant les lignes de chemins de fer. “

Qui est Léon ?

Léon, c’est mon grand-père. À 26 ans, Léon Ballanger fut malgré lui un aventurier. Lors de la Seconde Guerre mondiale, mon aïeul, soldat sur la ligne de front des Ardennes, se trouva pris dans la tourmente de l'offensive allemande. Les combats furent rudes et firent beaucoup de victimes. Léon, brancardier, devait transporter les soldats blessés avec son ambulance à cheval vers les hôpitaux de campagne. C'est lors d'un transfert qu'il se trouva pris dans une embuscade et pour échapper aux tirs ennemis, il se serait réfugié entre les deux chevaux de son ambulance. Avec un commandement désorganisé, les soldats furent livrés à eux-mêmes. C'était la débâcle, ainsi Léon dû rentrer chez lui. Pas de bus, pas d’avion, pas de train et surtout pas d'argent, mot d’ordre “démerde-toi” en se faisant le plus discret possible.

“ […] pour échapper aux tirs ennemis, il se serait réfugié entre les deux chevaux de son ambulance. “

Alors Léon, dans son uniforme militaire, commença sa longue marche de la frontière ardennaise vers la Vendée, 800 km à pied en suivant les lignes de chemins de fer. Ses points de repère, le clocher des villages, en évitant les grandes villes et les gares où les militaires allemands surveillaient les environs. Pour revenir à Aizenay, il en a mis du temps le grand-père, son quotidien était partagé entre "avaler" le plus de bornes possible pour rentrer au plus vite, trouver de quoi manger et dormir le soir venu. Ce fut dans le foin des granges et dans la nourriture préparée pour les cochons qu’il trouva repos et pitance. Parfois, il n’y avait pas de fermes sur la route, alors le jeûne et la belle étoile était le credo de ses nuits.

Un aventurier malgré lui, une "aventure" dans ces moments difficiles de la guerre que l’on ne souhaiterait à personne et qui me permet aujourd’hui de jauger la chance que j’ai de gambader librement dans les montagnes, de sillonner les routes tranquillement sur mon vélo, de profiter allègrement des vagues et de mon temps libre pour le plaisir. Les éditions Léon sont un hommage à ces hommes qui ont donné de leurs vies, pour que celles de leurs petits enfants soient belles et libres. En espérant vous voir profiter de cette liberté, tout en mesurant votre chance !

Adrien Ballanger, créateur de Léon édition.